lundi 26 mars 2012

Les cabines de plages, la camera obscura sur le mode balnéaire


© Photo Yannick Vigouroux,
« Cayeux-sur-Mer, mai 1999 », série « Littoralités »




Ma fascination pour les cabines de plage : modestes et élégants habitacles, touchants microcosmes. Mon beau-père en possédait une, à Luc-sur-Mer, sur la Côte de Nacre, en Normandie.

J'aime beaucoup ces clichés anciens montrant, en Mer du Nord, au bord de la Manche et de l'Atlantique, ces cabines tirées par des chevaux et se déplaçant au rythme des marées ; les femmes descendent lentement, avec embarras, sur des planches vers la mer, tenant crispées un peu maladroitement leurs jupes, craignant de glisser : gare à la glissade, l'eau fait un peu peur, et il ne faut pas montrer, surtout pas, ses jambes dénudées ! et même pas ses chevilles nues...

Se développe à la fin du XIXe siècle une iconographie nouvelle, parallélement à la naissance du tourisme balnéaire.

J'ai souvent pensé en photographiant ces constructions qu'elles pourraient devenir des boîtes ou machines de vision, sinon de prise de vue (je sais que d'ailleurs que cela a été fait) comme Gábor Ösz transforme les bunkers du Mur de l'Atlantique en sténopés géants par exemple.

Mais, si j'aime beaucoup le travail de ce photographe hongrois, je n'aime pas beaucoup le béton ; face aux constructions et les tirages de grande taille je suis souvent mal à l'aise, et je préfère très subjectivement le format de ces cabines attachantes, versions ou matrices agrandies, en bois et fragiles, de mes petites box 6x9 cm.

mercredi 21 mars 2012

« Marseille respirait sa lumière » (Poladroïd)


© Photo Yannick Vigouroux,
« Marseille, 10 décembre 2011 » (Poladroïd)




Au petit matin, dans cet appartement donnant sur le Vieux Port, au septième étage, j'ai découvert derrière mon lit cette douce lumière accrochée à la condensation de la fenêtre... C'est ainsi, à partir de détails infimes, de micro événements a priori négligeables, que renaissent tous les possibles, s'animent de précieuses miettes de bonheur.

« La ville, ce matin, était transparente. Chaud déjà, mais pas encore poisseux. Marseille respirait sa lumière. »

(Jean-Claude Izzo, Solea, 1998)